politique
C O Z T J S
I and I culture.
« Quand des personnes sont victimes, et non plus relativement « maîtres », de leur propre parole, quand elles sont incapables de l’arrêter, et surtout que ce verbiage incessant devient leur unique mode de relation au monde. Ces personnes vivent, souvent inconsciement, l’autre comme une menace et tentent de maîtriser l’échange : en monopolisant l’espace de parole, elles exercent une certaine emprise sur lui. Il n’a pas le choix, il doit écouter. Chez elles, tout est théâtralisé, les mots participent de cette grande opération de séduction qui anime leur rapport à autrui. Ils fonctionnent comme une formule magique, qui permettrait de maintenir leur interlocuteur sous le charme, fasciné …et vite saturé.
Derrière ce flot de paroles qui polluent notre écoute, il y a une demande d’être écouté et reconnu.
Quelque chose de ça leur échappe mais ce sont des personnes qui manque leur place… En cause, le plus souvent : un ancien manque de reconnaissance et d’amour, qui a pu se confirmer plus tard, dans le cadre de relations amicales ou amoureuses.
Lorsque vous vous trouvez face à quelqu’un qui monologue, essayez d’être en empathie avec ce qu’il tente d’exprimer sur le fond : une tristesse, une angoisse… Interrogez-le. Aidez-le à réfléchir sur lui. Surtout, apprenez à marquer vos limites : dites-lui gentiment que, au-delà d’un temps donné, vous ne pourrez plus écouter. N’attendez pas d’être agacé et de vous énerver, ce serait contre-productif… »
Ok.
Peut-être juste un symptôme, mais certainement pas le hasard…

La promesse de chaos ; les jantes sombres,mattes, brutes. La profondeur de ces quatre trous noirs où rien ne (se) réfléchit à rien, ce noir qui aspire
toute lumière, réduisant tout au silence et duquel, en même temps, sourd la pire violence.
Hier encore, cette violence était-elle enjolivée, mais aujourd’hui la barbarie se moque de ses enjoliveurs et (res)surgit fière, nerveuse et arrogante.
Valeurs dire aux dealers…
L’Occident, c’est cette civilisation qui a survécu à toutes les prophéties sur son effondrement par un singulier stratagème. Comme la bourgeoisie a dû se nier en tant que classe pour permettre l’embourgeoisement de la société, de l’ouvrier au baron. Comme le capital a dû se sacrifier en tant que rapport salarial pour s’imposer comme rapport social, devenant ainsi capital culturel et capital santé autant que capital financier. Comme le christianisme a dû se sacrifier en tant que religion pour se survivre comme structure affective, comme injonction diffuse à l’humilité, à la compassion et à l’impuissance, l’Occident s’est sacrifié en tant que civilisation particulière pour s’imposer comme culture universelle. L’opération se résume ainsi : une entité à l’agonie se sacrifie comme contenu pour se survivre en tant que forme.
(…) A ce point, il n’y a pas une seule de ses « valeurs » à quoi elle arrive encore à croire en quelque façon, et toute affirmation lui fait l’effet d’un acte d’impudence, d’une provocation qu’il convient de dépecer, de déconstruire, et de ramener à l’état de doute. L’impérialisme occidental, aujourd’hui, c’est celui du relativisme, du c’est ton « point de vue », c’est le petit regard en coin ou la protestation blessée contre tout ce qui est assez bête, assez primitif ou assez suffisant pour croire encore à quelque chose, pour affirmer quoi que ce soit. C’est ce dogmatisme du questionnement qui cligne d’un œil complice dans toute l’intelligentsia universitaire et littéraire. Aucune critique n’est trop radicale parmi les intelligences postmodernistes, tant qu’elle enveloppe un néant de certitude. Le scandale, il y a un siècle, résidait dans toute négation un peu tapageuse, elle réside aujourd’hui dans toute affirmation qui ne tremble pas.
extraits… par le comité invisible, 2007.
Un camion lancé contre la finance
(Dialogue)
…
– Il dit : « D’où venez vous à la fin? »
– C’est ça, elle répond pas…
Il dit : « j’ai besoin de savoir, j’ai le droit de savoir, je suis même en droit de
vous demander vos papier d’identité. »
– Elle pleure?
– Non, elle ne pleure toujours pas.
Il dit : « Il n’y avait rien. Là où vous êtes monté, rien à perte de vue, alors?
Qui êtes vous?
Il attend la réponse.
– Il attend la réponse…
– Oui. Elle répond « je ne sais pas vous répondre, votre logique m’échappe,
si on me demande qui je suis, je me trouble. »
– Il dit : « Ah… je me doutais bien de quelque chose… »
…
Extrait du film « Le Camion », 1977. (rien sur Youtube…)